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L’estimation du potentiel de ségrégation (SP) est l’un des problèmes majeurs rencontrés lors de la conception des chaussées dans les régions froides. Ce paramètre peut être quantifié directement en laboratoire, par des mesures in situ ou indirectement en utilisant les modèles simplifiés de la littérature. Plusieurs modèles ont été proposés ces dernières années pour évaluer ce paramètre, principalement basés sur des mesures en laboratoire. Cependant, malgré ces efforts, ces modèles présentent encore des lacunes et des divergences avec les mesures in situ. Un projet de recherche a donc été mené au laboratoire des sols et granulats du ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec afin d’analyser les mesures du SP en laboratoire et de les comparer aux estimations réalisées à l’aide des modèles simplifiés de la littérature. Les résultats des analyses montrent des écarts importants entre les mesures du SP en laboratoire et les estimations des modèles de la littérature. Ces derniers ont souvent tendance à surestimer le SP. Les analyses ont révélé que les principaux paramètres de sol contrôlant le SP sont la granulométrie, la surface spécifique des particules inférieures à 400 µm et le diamètre moyen des particules fines (<80 µm). Sur la base de ces analyses, un nouveau modèle d’estimation du SP a été proposé. Bien que ces paramètres soient inclus dans certains modèles simplifiés d’estimation du SP, la comparaison avec des mesures de laboratoire montre qu’ils présentent une imprécision significative et doivent être améliorés. En outre, le calcul à rebours du SP à l’aide de la mesure in situ du soulèvement d’une chaussée dû au gel a confirmé que les modèles de la littérature surestiment le SP et que le modèle proposé dans cette étude semble plus représentatif.