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On estime que les tourbières stockent près d’un tiers du carbone organique terrestre. Cependant, l’expansion du réseau routier en régions boréales et nordiques menace ces environnements fragiles. Le projet de recherche vise à comprendre comment les routes affectent les tourbières boréales, notamment en modifiant l’écoulement des eaux souterraines, la composition des communautés végétales et la capacité de ces milieux à accumuler du carbone. Une vingtaine de tourbières situées le long de 200 km de routes ont été étudiées dans les régions de la Minganie et de la Basse-Côte-Nord. Les résultats préliminaires montrent que les routes ont peu d’impact sur les niveaux de l’eau dans les tourbières et que ces variations sont généralement faibles par rapport aux fluctuations naturelles, spatiales et temporelles. Toutefois, une augmentation marquée du pH, de la conductivité et de la concentration de certains éléments chimiques dans l’eau de la tourbe a été observée près de la route. Ces changements ont été associés à des modifications de la composition de la communauté végétale. La couverture végétale et la richesse spécifique ont diminué à proximité de la route. De plus, moins d’espèces typiques des tourbières sont présentes et les espèces de sphaignes et de lichens sont presque absentes près de la route. Dans les prochaines étapes du projet, un modèle synthétique d’écoulement des eaux souterraines sera développé afin de simuler l’impact des routes sur les niveaux d’eau et les écoulements dans les tourbières. Une modélisation du cycle géochimique du carbone est également prévue afin de simuler l’impact de la construction de routes, à plus grande échelle, sur la capacité des tourbières à stocker du carbone. Enfin, les résultats de ce projet permettront de mieux comprendre l’impact de la construction d'infrastructures routières sur les tourbières et conduiront éventuellement à la conception de routes ayant une empreinte plus faible sur la biodiversité et l’environnement.