Submission ID 118417

Issue/Objective Les inondations catastrophiques de 2023-2024 au Burundi, liées au phénomène El Niño, ont déplacé 47 739 personnes (PNUD/INSBU 2024) et déclenché une crise méconnue : la réoccupation spontanée des zones inondées par des populations rurales attirées par les rares distributions d'aide humanitaire (seulement 17% des ménages couverts). Cette étude analyse comment ces migrations secondaires ont transformé des quartiers endommagés en zones de survie à haut risque, en se concentrant sur les vulnérabilités sanitaires genrées et les échecs systémiques de l'aide.
Methodology/Approach La recherche combine des données quantitatives du rapport PNUD/INSBU (n=297 746 personnes affectées sur 5 zones épicentres) avec 12 mois d'observation (mars 2023-mars 2024) dans les bidonvilles émergents de Gatumba. Des entretiens ciblés avec 30 femmes déplacées et 15 travailleurs humanitaires complètent l'analyse spatiale des impacts. Cette approche mixte relie les statistiques nationales (ex. 55% des infrastructures sanitaires hors service) aux réalités documentées sur le terrain.
Results Trois résultats majeurs émergent. Premièrement, les distributions d'aide ont involontairement attiré de nouveaux arrivants - 23% des bâtiments inondés ont été réoccupés selon les autorités locales. Deuxièmement, les crises genrées se sont manifestées sévèrement : 56% des ménages dirigés par des femmes ont eu recours à des "stratégies de survie à haut risque" (PNUD Annexe 3), tandis qu'aucun kit d'aide ne contenait de contraceptifs (PNUD p.21). Troisièmement, la santé environnementale s'est fortement dégradée, avec un triplement des cas de diarrhée infantile dus à la contamination de l'eau.
Discussion/Conclusion Les preuves exigent trois innovations politiques. Premièrement, les réformes de l'aide doivent adopter un ciblage spatial pour prévenir les déplacements secondaires. Deuxièmement, les cliniques mobiles devraient intégrer des services de santé reproductive avec des programmes argent-contre-travail. Troisièmement, des systèmes d'alerte précoce communautaires pourraient atténuer les risques genrés post-catastrophe. Le cas du Burundi révèle un défi continental : les déplacements climatiques urbains créent des "pièges de vulnérabilité" où les femmes paient le prix le plus lourd. Une réponse coordonnée impliquant les autorités locales, les acteurs de santé et les leaders communautaires est urgemment nécessaire pour briser ce cycle.
Presenters and affiliations Leon Ndayizeye PSI Burundi
Leon Ndayizeye PSI Burundi
Dorine Irankunda PSI Global
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